La Sphinx, Greenpeace France et Anticor se réjouissent de cette décision. Le projet de centre de recherche et développement de TotalEnergies en plein cœur du campus de Polytechnique était loin de faire l’unanimité. Contesté par les élèves et plusieurs associations, il fait l’objet de trois recours juridiques. Par ailleurs, une enquête préliminaire est en cours par le Parquet national financier (PNF) à la suite d’une plainte pour prise illégale d’intérêts déposée contre Patrick Pouyanné par La Sphinx, Greenpeace France et Anticor. Les associations restent vigilantes sur la suite des relations entre TotalEnergies et l’établissement.
Une victoire après deux ans de mobilisation
Deux années de mobilisation ont été nécessaires pour obtenir le recul de TotalEnergies sur ce projet. Tout d’abord, la mobilisation inédite des étudiantes et étudiants de l’École polytechnique, démontrant que les attentes des élèves et de la société ont évolué. Ceux-ci contestaient la position exclusive accordée à Total, au cœur du campus, et la volonté de faire de ce bâtiment un lieu de vie et d’accueil pour les étudiants, propice à un mélange des genres. La décision annoncée aujourd’hui répond à ces attentes.
Cette victoire est aussi le résultat d’une offensive juridique menée par Greenpeace France, La Sphinx et Anticor combinant une plainte déposée au pénal ainsi que trois recours administratifs. La Sphinx avait notamment déposé le 7 juillet 2021 au Tribunal administratif de Versailles un référé en suspension et un recours en annulation contre le permis de construire accordé à Total. Dans ce cadre, une prochaine décision du Conseil d’Etat est attendue le 31 janvier 2022.
Face aux liens entre Polytechnique et TotalEnergies, les associations restent mobilisées
« C’est une immense victoire pour nous et pour celles et ceux qui se sont mobilisés à nos côtés. Nous continuerons à nous battre pour que les relations entre l’École polytechnique et les entreprises partenaires s’inscrivent dans un cadre transparent et soient accompagnées de garanties concernant l’indépendance de la recherche et de l’enseignement », réagit Thomas Vezin, secrétaire général de la Sphinx.
Pour Edina Ifticène, chargée de campagne Pétrole à Greenpeace France : « Coûte que coûte et en dépit de l’urgence climatique, l’industrie des fossiles tente d’accroître son influence néfaste sur les établissements de l’enseignement supérieur et les cerveaux des futurs cadres de la nation. Mais cette victoire, résultat d’un combat mené de front par les étudiants et anciens étudiants de Polytechnique, montre que l’emprise des majors pétrolières et gazières sur la société n’est pas une fatalité ! »
La Sphinx, Greenpeace France et Anticor resteront extrêmement vigilantes sur les liens que TotalEnergies conserve avec l’établissement. Une enquête préliminaire du Parquet National Financier (PNF) est en cours à la suite de la plainte déposée le 22 avril 2021 par les associations contre Patrick Pouyanné, PDG de Total, et contre X, pour des faits susceptibles de constituer un délit de prise illégale d’intérêts. « Nous restons confiants quant à la procédure pénale : la décision de TotalEnergies d’annuler son projet n’aura aucune incidence sur l’enquête préliminaire qui est en cours ni sur la qualification pénale susceptible d’être retenue », conclut Clara Gonzales, juriste à Greenpeace France.
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